Balla Moussa Keita. (Photo Vincent Fournier).

Les chroniques du prince Mandingue

Par Balla Moussa Keita.

Un geste, un regard, un mot, le plus banal, le désintéressé, peut transformer le cours d’une  vie.  C’est ce qui m’arriva en donnant élégamment le bras à une italienne pour l’aider à descendre 2 ou 3 marches  dans cette soirée incroyable à Franceville, en pleine forêt équatoriale, à l’occasion de l’élection de la miss locale.  La roue du destin avait tourné.  Mon amitié avec le couple m’ouvrit une nouvelle page dans ma vie. C’est ainsi, n’est-ce pas, que se déroule notre existence sur terre.  Il nous arrive d’entreprendre un voyage pour un but bien déterminé sans connaître ce qui adviendra au delà.


En effet pour avoir rencontré un couple italien, à Franceville, je me suis retrouvé, l’année d’après, et pendant plusieurs années, en compagnie de Orfeo Galesso  et de sa compagne Carla Novemta, à  sillonner les autoroutes à travers l’Europe.  D’origine italienne, ils vivaient en Suisse, dans un village appelé Moudon, dans le canton de Vaud, ( la Romandie est la partie de la Suisse où le français est parlé ) dont le chef lieu est Lausanne, cité peuplée d’un peu plus de 800 000 habitants.

Le village de Moudon, celtique à l’origine, avec un peu plus de 6 000 habitants, présente un patrimoine médiéval parmi les mieux conservés en Suisse. Le grand appartement du couple était au premier étage d’un bâtiment en hauteur, jouxtant une petite rivière dont le ruissellement, mêlé aux chants d’oiseaux et au souffle  du vent frais des montagnes, vous donnent l’impression d’écouter une des symphonies de Beethoven tout en vous procurant une sensation de bien-être ! C ‘était tout simplement paradisiaque !
Après ma première rencontre avec le couple pendant cette fameuse nuit d’élection de Miss Franceville où il y eut ce geste de galanterie qu’aucune femme ne refuserait au monde, bien sûr sauf madame COVID-19, (heureusement qu’elle n’était pas encore née), et jusqu’au petit café au lendemain à l’hôtel, j’ignorais où résidait le couple…C’est en échangeant que j’apprendrai que Monsieur  vivait à Moudon et  que Madame résidait à  Lausanne. Le couple se retrouvait durant le week –end.

Pour leur avoir dit que je connaissais la Suisse et qu’après ma mission au Gabon, je devais m’y rendre en août, le couple me proposa de venir le voir.  D’habitude, ma destination était Zurich. C’est ainsi que Moudon était devenue ma résidence secondaire. j’y séjournerais 3 a 4 mois pendant 6 ans. En 1992, je suis devenu associé de M Galesso, 55%, et de Mme Novemta 25% en créant la société DECODIMOD, une entreprise d’ameublement, de décoration et d’aménagement en intérieur…. ma part d’action était 20% avec pour rôle d’obtenir des marchés en Afrique…
La création de cette entreprise me donna l’occasion de voyager dans toute la Suisse, toute l’Italie du nord et une bonne partie de l’Europe.  Mon ami et associé Orfeo, en tant qu’architecte d’intérieur et originaire de la ville de Padova ( St Antoine de Padoue ) était représentant d’au moins 5 entreprises italiennes de meubles et de studios de design en Suisse. Ainsi, à chaque fois, nous devrions rendre visites soit aux clients et  aux fournisseurs ou aux différentes foires de meubles de bureau ou de maison… De nuit comme de jour, nous voyagions à bord de sa Pontiac équipée de réfrigérateur et de machine à café…

Un jour de retour de Arolla, une ville de la région valaisanne, située à 2000 m d’altitude, dans un paysage de rêve et un air vivifiant, nous marquâmes un stop dans la ville voisine de Sion pour visiter les ruines du château de Tourbillon datant du  8 ème siècle et une cathédrale du 15 ème siècle dotée d’une orgue de 500 ans. Qu’elle ne fût notre surprise de trouver des pervenches nous attendant a côté de la voiture. Des que Orfeo les vit, il dit:
– je viens de stationner.
– Ah bon, êtes-vous sûr, lui répondit un des agents, 
– oui, je vous dis la vérité 
– il y a combien de temps ?
– 5 mn!
Mon ami avait menti, cela faisait une heure  de temps que la Pontiac était garée là. Soudain, l’argent toucha le capot et lui dit : «Monsieur, cela fait plus de 5 mn, je dirais même plus de 30mn que vous avez garé ici, car votre moteur est froid ».
– Waou me dis-je !

J’étais impressionné tellement j’ai trouvé cette pratique mesquine.
Sans broncher, Orfeo empocha la contravention et fit cap sur l’Italie, en passant par Sierra, Brig, près du col de Simplon. Nous voilà sous le tunnel de St Gothard, dans les Alpes suisses, culminant à plus de 2000m d’altitude et conduisant tout droit vers la ville de Airolo, dans le Tessin.
Le Tessin est le canton où on parle l’italien avec des lacs bordés de palmiers et des sommets alpins. Sa cuisine et sa culture sont liées à celles de l’Italie. Belilnzone est sa capitale abritant des châteaux médiévaux. Lugano est  la plus grande ville de la région de villégiature du Tessin. C’est la ville des parcs et des jardins fleuris avec son atmosphère méditerranéenne.  Nous décidâmes d’y casser la croûte. Nous nous installâmes au restaurant Antica Osteria del Porto, situé au port, très agréable d’autant qu’il possède une terrasse accueillante. Et là nous mangeâmes  chacun un plat de Alplermagronen qui n’est autre que l’équivalent du gratin de macaroni au fromage. Comme dessert,  on dégusta un Piatto di fruto mista et enfin un Cappuchon, quel délice ! Requinqués après un aussi bon repas, nous voilà à Chiasso, la commune frontalière avec l’Italie, à 4 km de sa sœur jumelle, c’est-à-dire la commune de Como située dans l’Italie, connue pour sa cathédrale gothique Santa Maria Asunta et son funiculaire offrant une vue panoramique au bord du lac. En vérité, cette partie entre la Suisse et l’Italie est tout simplement magnifique !!!

Fasciné par les villas et les paysages du lac de Como qui défilent sous mes yeux, aux flancs des montagnes, je ne pouvais ne pas opposer ce tableau avec celui de l’Afrique profonde. C’est en contemplant ce spectacle de rêve à couper le souffle  que nous sommes rentrés à Milan sans que je ne m’en rende compte.
Milan est la capitale de la Lombardie, un centre mondial de la mode et de la finance, avec de nombreux restaurants et boutiques haut de gamme. Sa cathédrale gothique ( il Duomo di Milano) et le couvent Santa Maria delle Grazie, qui abrite le tableau de Léonard de Vinci  » la Cène  » , témoignent de siècles d’art et de culture. Quelle joie que de me retrouver dans cette ville sublime dont j’avais tant rêvé. Du coup j’ai pensé à la Mafia, à la sape, à Aldo Macioni. Je revoyais dans ma tête, tous les films et acteurs que j’avais jadis admiré sur écran ; la dolce vita, Lino Ventura…etc
Oui, j’étais heureux d’être à Milan pour participer à l’un des plus grands, pour ne pas dire le plus grand salon des meublesau monde  » Salon del Mobile Milano, fondé en 1961 « , qui se déroulait sur 5 jours.

Pendant ce laps de temps, Milano pour les intimes sera l’épicentre de l’univers du design. Le gratin des professionnels de déco (designers, architectes, collectionneurs, journalistes, et éditeurs) n’ y manquent pour rien au monde. Car, malgré de multitudes salons au monde, Milan est  » the place to be « . C’est près de 2000 exposants, plus de 35 nationalités, pour présenter leurs nouveautés,  pour débusquer de jeunes talents. Le tout dans une ébullition impressionnante ! En un mot, c’est le lieu idéal, très fertile, pour une belle récolte des 3 OIRS.

Me voilà en train de bouger dans tous les sens, avec Orfeo, arpentant les allées des 200 000 m2 de Fiera Rho ( le nom du site du salon), avec plus de 200 exposants, et 43 restaurants de toutes spécialités et de toutes saveurs. Cette grande surface est compartimentée par secteur:, en stands, en carrée et en rayon selon qu’on est fabriquant, designers, etc..
C’est ainsi qu’on voit toutes sortes de meubles, en simple comme en électroménager, de toutes les couleurs, de tous les goûts et de tous les standing. Cela va des meubles de cuisine aux meubles de bureaux, en passant par les meubles de jardins, jusqu’aux lampes de réveil. Sans oublier qu’il y avait des ateliers pour parler du futur des meubles, et des conférences sur les innovations de l’heure….etc…Le spectacle est grandiose !
Ici on a pensé à tout jusqu’aux escaliers et les tapis roulant pour faciliter les déplacements. Quelle ingéniosité !

En même temps que j’étais impressionné par cette foule dans ce capharnaüm « discipline ». J’était heureux et fier qu’on me traitât comme un digne représentant du continent africain. J’ai été sollicité à participer à pas mal de conférences et de démonstrations. Avec Orfeo qui me présentait comme son associé, j’ai eu droit à des dégustations et des invitations à visiter certains lieux touristiques gratuitement. Séduction à l’italienne, de vrais commerciaux… Au moment de la fermeture du salon, autant j’étais fatigué, mais aussi émerveillé…. mes pensées s’envolaient, interrogatives. Quand pourrait-on organiser un jour un tel événement, dans les règles de l’art ? Car permettez-moi que je vous dise la vérité: à chaque fois que je voyais ou entendais quelque chose de bien, je le pensais pour mon continent, l’Afrique….
Quelle belle expérience. Sans être anthropophage, je me nourris de l’homme, l’être sans lequel on n’est rien, on n’a rien. Je venais par cette journée, m’abreuver avec beaucoup d’humilité de l’autre, l’homme. J’ai été traité avec beaucoup de respect, sans condescendance. 
Après observation, de tous les êtres vivants, il n’ y a que l’homme qui soit conçu d’une façon verticale, et les autres, de façon horizontale. Si je me trompe s’il vous plaît faites le moi savoir. Mais si cela est vrai, pourquoi abaisser  ou rabaisser ce que Dieu a élevé ? Je me dis, en tant que croyant, que si Dieu avait choisi la verticalité pour l’homme en élevant sa tête vers lui, c’est qu’il mérite le respect . Comme on dit chez moi: « ne versez pas sa figure par terre ( évite d’humilier, de rabaisser, de dévaloriser l’homme) .

Nous voilà attablés à   » La TrattOsteria de Milan  » dotée d’une scène et d’une piste de danse, un  restaurant d’animation musicale et variée. L’installation des invités est accompagnée de music douce de Caravelli ( Claude Vasori) avec des titres comme  » Dites le avec des fleurs, love me….etc ». Le repas commence en même temps que le concert, avec au programme ce jour-là, le célébrissime Andrea Bocelli, qui  chante alternativement le pop et le classique. Devenu aveugle à l’âge de 12 ans, il était l’un des chanteurs italiens le plus connu au monde. Il a fait la musique de pas mal de films. 

La présence de ce ténor sur la scène, de par le timbre de sa voix, provoqua un silence de cimetière dans la salle. Personnellemment , j’ai été pris de frissons et des larmes aux yeux. Quelle classe, quel charisme, ce monsieur dégageait. A la fin du concert, toute la salle se leva et lui rendit un vibrant hommage par des ovations et des applaudissements, durant des minutes. Je venais de voir un spectacle à jamais gravé dans ma mémoire. Cette soirée, je la devais à Francesco Di Berti  que je venais de rencontrer au salon. Alors  qu’on  contemplait un stand de luminaires avec Orfeo, un jeune homme d’une très grande classe s’approcha et, avec beaucoup de courtoisie, nous salua, et se présenta, il était le patron du stand. En bon italien, frimeur, il dit: – Prince Di Berti!
– c’est un prince aussi, lui répondit mon ami Orfeo, en me présentant.
– Ah bon ? dit le prince italien. 
– Enchanté je m’appelle Balla-Moussa KEITA, lui dis-je.
– Je vous invite à prendre un café. 
– OK dans 30mn s’il vous plaît, lui dis-je.
Pendant la pause café, mon ami me parla de sa famille….. Subjugué, je lui racontais avec la puissance du verbe et la justesse de la sagesse, mon histoire, l’histoire de l’empire Mandingue, son fondateur Soundjata KEITA, le pèlerinage de Kankan Moussa à la Mecque en 1324, avec 60 000 hommes, 12 000  serviteurs et esclaves, accompagnés de 80 dromadaires portant chacun 50 à 300 livres d’or en poudre. Il est considéré comme l’homme le plus riche de l’histoire. Non sans  oublier le partage de Kouroukan Fouga ou la naissance de la Charte du Mandingue vers les années 1200, qui parlait des droits, qui est une copie de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 au palais  Chaillot…
C’est cet  échange  que je pourrais appeler  le dialogue des civilisations,  l’oral et l’écrit entre le Prince Francesco Di Berti et moi, qui m’a valu cette sublissime soirée.
Le concert terminé, il fallait occuper la piste de danse. Soudain je me posais cette question, comment peut-on, après un plat gastronomique, vouloir manger un sandwich ? En effet, comment comprendre qu’après avoir écouté André Bocelli, une légende vivante, écouter  autre chose, à fortiori danser ? Perplexe, fallait-il rentrer ou rester ? Par correction, je me devais de rester pour faire plaisir à mon ami, surtout qu’il était accompagné de 3 belles italiennes : Gina, avec de jolies boucles blondes sur une tête bien faite, au teint brunâtre, sophistiquée, Monica blonde aussi, teint mat, cheveux lâchés , mais bien soignés et très raffinée, de taille moyenne, l’air séductrice. Enfin L’inda, brune avec des cheveux ondulés sur sa tête, un beau rouge sur les lèvres, elle devait faire 1,m 80, exubérante.

En discussion avec mon ami, nous fûmes tous réveillés par  » lasciate Mi Cantare  » de Adriano Celentano, et nous voilà sur la piste…. Sauf que, entre princes, je me devais d’observer, pour savoir parmi les 3 sirènes de la soirée, qui était la princesse Di Berti pour éviter tout crime de lèse-majesté? C’était Monica. Je n’étais pas  surpris car mon ami du haut de ses 1m89 ne devait pas apprécier les grandes comme lui… j’ai dansé quelques slows avec Linda, nous avions la même taille..
Quelle belle, fructueuse et inoubliable soirée ! 
Au moment de la séparation,  Francesco me dit ceci:

<-Bella, j’étais très heureux de faire votre connaissance, vous m’avez beaucoup appris sur l’Afrique. Aussi, je vois que vous êtes un homme du monde, merci.

En Italie, au lieu de Balla, tout le monde prononçait Bella.  Francesco et moi gardions contact longtemps. Malgré tout ce que je venais de vire,  mon séjour ne faisait que commencer. Le lendemain devait être touristique. Je me suis retrouvé à la galerie  » Vittorio Emmanuel  » de style néo classique, ouvert en  1877. Dans cette galerie, il y avait  le dessin d’un taureau au centre, où la coutume affirme que tourner 3 fois sur soi-même avec les talons du pied droit posé sur la partie génitale, portait  chance. … je viens d’apprendre enfin, qu’il n’ y a pas que  l’africain qui soit superstitieux, l’avantage du voyage !
La galerie Vittorio Emmanuel avec ses boutiques luxueuses et son  café mythique est aussi appelée le Salon de Milan. Nous sommes montés sur le toit pour admirer l’horizon milanais en hauteur dont Il Duomo et Pizza Scala. 
A la sortie de la galerie, nous sommes allés directement à la Scala qui n’est autre que le grand théâtre d’opéra de Milan de renommée internationale, datant de 1778. Au sortir, nous empruntâmes  la Piazza della Scala qui est une place centrale piétonne, où sont situés l’hôtel de ville de Milan, la Banque commerciale italienne reliée à il Duomo et la Basilique cathédrale dédiée à la nativité dont la construction a pris 6 siècle. Elle a reçu par exemple plus de deux millions de visiteurs en 2017. Le séjour milanais prenait ainsi fin, après la visite de ces monuments qui font de Milan, une ville attractive. 
De Lombardie, nous prîmes  la direction de Veneto, l’Italie du nord, la partie la plus industrialisée, et riche. C’est le fief de Umberto Bossi, de la ligue du Nord, un parti séparatiste, qui milite pour l’indépendance de la Venitie ou Veneto, dont la capitale est Venise.

L’Italie et l’Afrique: en hommage à ma Mama


Notre première destination dans cette belle région fut Padova ou Padoue (St Antoine de Padoue 1195 – 1231, originaire de Lisbonne, doit son nom à cette ville), c’est la ville natale de mon ami et associé Orfeo Galesso, sa maman y vivait. L’Italie est le pays qui m’a toujours fait penser à l’Afrique et aux africains ; les italiens sont gais, souriants, accueillants, comparativement aux autres pays européens, aussi j’ai trouvé qu’ils étaient famille, surtout chérissaient beaucoup leurs mamans. Réciproquement, les mamans sont très attachantes et attentionnées vis à vis de leur progénitures. Nous logions chez la  » Mama  » de Orfeo, très tôt le matin, elle était réveillée pour nous faire le petit déjeuner, et gare à la personne qui va refuser de manger avant de sortir.

Le soir arrivé, après que Orfeo et moi aient fait le tour des usines de meubles, les studios design, les dessinateurs et autres, la mama nous attendait… sa spécialité était de rentrer le soir dans nos chambres, vérifier les cols des chemises, qui finalement finissaient dans la machine à laver. Il y avait des soirées où je cachais ma chemise pour pouvoir la porter la lendemain, rien n’ y fait. Des que je la voyais en rentrant, je me mettais à rire , et tout de suite, elle comprenais que je cherchais a manigancer quelque chose… et elle disait a son fils, je sens que ton ami veut cacher ses habits sales.

Interdiction aux hommes de rentrer dans la cuisine, ou vouloir l’aider à laver les ustensiles sales…Sacrée mama. Elle ne faisait aucune distinction entre son fils et moi. Elle me rappelait mon éducation, l’époque où nos mamans nous interdisaient de rentrer en cuisine….La mama, très aimable, était un cordon bleu. Son plat qui a retenu mon attention, était le plus simple, la polenta, une pâte à base de poudre de manioc ou de maïs. Ce plat a attiré mon attention, parce qu’il est fait exactement comme le  » To » chez les Mandingues . Et mama m’expliqua un jour que ce plat était la nourriture de base pendant la guerre, la même chose qu’une tante m’avait dite à mon village ( en période de guerre, il n’ y avait rien d’autre que le To ).

En conclusion, l’histoire de l’humanité a des ressemblances  et aussi nous mangeons presque la même chose: les Conflex ne sont rien d’autre que la même bouillie de maïs que nous prenons les matins…. en réfléchissant, les similitudes sont parlantes.
Mama était devenue ma grand-mère, tellement je la taquinais, et on rigolait ensemble tous les temps. « Celle pour qui une chemise ne doit pas être portée deux fois », c’est le surnom que je lui avais trouvé. Hommages à toutes les mamans du monde !
De tous les monuments de Padoue, mon préféré était le  » Caffè Pedrocchi  » aménagé dans un édifice de 19ème siècle, au rez-de-chaussée d’une grande salle nommée Rosa. Au premier étage,  l’initiative de l’architecte imaginatif et créatif, les salles sont décorées chacune dans un style différent ( égyptien, roman etc ). Le café est connu pour avoir été le théâtre en 1848 des émeutes estudiantines qui furent le point de départ de les  révoltes contre les autrichiens. Il a aussi accueilli de nombreux écrivains parmi lesquels Stendhal , lord Byron etc…. A la fin de la grande guerre, on appelait Pedrocchi, le  » le café sans porte  » parce qu’il était ouvert 24 heures sur 24. Si vous passez par là un jour, faites tout pour déguster son café chocolat à la menthe, quel délice !
Ma venue à Padoue fut souriante, voilà que mon départ est pleurant ! Ma séparation avec mama fut douloureux, elle me rappela cette autre séparation dans le pays Sarakolé, avec la grand-mère de mon ami. Il eut des larmes, et de mama et de moi, en nous serrant l’un contre l’autre, le fils et sa maman. Nous étions inconsolables. Mais ainsi va la vie: quand on vient, on s’en va, quand on nait, on meurt, quand on monte on descend . Après le sommeil, c’est le réveil…. molte grazie mama !!! Prochaine étape Venise, a 40 km de Padoue.




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