C’est l’un des voyages les plus courts au monde. A peine décollé, la voix chantonnante de l’hôtesse vous tire de votre torpeur toute relative. L’atterrissage sur Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie, séparée de sa soeur sénégalaise, Dakar, par 35 minutes, a commencé. Pour qui connaissait l’ancien aéroport de Nouakchott, c’est le choc par 45 degrés. Réalisée sur la base d’une étude du français Egis (maîtrise d’ouvrage), la plateforme d’Oumtounsi (code AITA : NKC • code OACI : GQNO), financée par un système de troc révolutionnaire, livraison de l’infrastructure contre cession de 451 hectares situés au centre ville de Nouakchott, avec, en sous main, un prêt (ou contribution) de la Société nationale des Industries Minières (SNIM) de 15 milliards d’ouguiyas (36,8 millions d’euros), est, somme toute, dans les standards internationaux.

La société mauritanienne Najah Major Works (NMW SA) fondée en 2011 qui a remporté la même année le marché de la construction de l’aéroport ne s’en serait pas tirée à bon compte selon les conversations dans les café de Nouakchott. Oublions les sous et parlons qualité.

L’accueil y est. Le service aussi, assuré par la société Afroport Airport Service. Rien à voir avec l’ancien aéroport-aérogare du pays des millions de poètes. La surprise attend encore le voyageur à l’extérieur de l’enceinte. Le brouhaha de naguère a disparu. Des taxis brandés attendent le chaland et proposent de rallier Nouakchott pour un prix (10 000 Ouguiyas, 25 euros) un peu fort de café. La route reliant l’aéroport à Nouakchott sur 30 km est aussi de classe internationale. Le fait de l’avoir construit sans le modèle du péage est un atout pour les citoyens qui peuvent l’emprunter gratuitement dans les deux sens. Au final, ce projet structurant est l’un des héritages les plus parlants de l’ancien président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, qui a quitté le pouvoir en août dernier après dix ans de règne.

A noter que l’aéroport Oumtounsi, inauguré en 2016, se compose d’une tour de contrôle, d’un aérogare de fret, d’un bloc technique, de bâtiments annexes et de logement pour le personnel d’astreinte, d’un pavillon présidentiel et ministériel et d’une aérogare passager de 18 000 m² d’une capacité annuelle de 2 millions de passagers, ainsi que de deux pistes d’atterrissage, longues de 4,3 km et 2,6 km1,7. Quant au nom de l’aéroport, qui rappelle une bataille livrée contre le colon français, il a suffisamment occupé les colonnes des journaux mauritaniens pour qu’on n’y revienne pas.

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